Ol Doinyo Lengai, Tanzania Unique au monde, le Ol Doinyo Lengai (2878 m), la "Montagne de Dieu", déverse une lave noire riche en alcali et de faible température (600-800°C) lors de ses éruptions.Chimiquement instable, cette lave blanchit en 48 heures au contact de l'humidité de l'air, se tranformant partiellement en cristaux de carbonate de soude. |
![]() Le Lengai ... |
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Texte Philippe Schwarzmann et Pierre-Yves Burgi | |||
Ascension du Lengai
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Versant nord-ouest du Lengai
Le Lengai avec son reflet dans le lac Natron
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Le lac Natron, situé à proximité du Lengai, tient son nom du natron, qui désigne le carbonate de sodium hydraté, celui-là même qui compose la natrocarbonitite qui se déverse des pentes du Lengai.
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L'activité du Lengai durant
notre séjour dans sa caldera sera plutôt calme. Bien que quelques
fumerolles sortent en continu des homitos T23, T37S et T45, seul l'homito T40 nous laissera entrevoir une activité
plus spectaculaire. Cet homilo est particulièrement accessible, et durant
notre séjour nous aurons plusieurs fois l'occasion de nous y approcher
afin d'observer sa cavité. Par le bruit de ressac que nous percevions à
son pied, il était évident qu'un
petit lac
de lave s'y trouvait. Son observation pourtant ne fut pas si
aisée, Avec beaucoup de prudence il fut possible de le gravir afin
d'observer son intérieur. Cette
opération a nécessité des gants isolants puisque le dernier mètre de
son bord supérieur était brûlant.
De plus, des bouffées de chaleur intense
portées par le vent réduisaient la durée de l'observation. Puisque
le risque d'écroulement du bord de cet homito n'était pas
à exclure,
l'observation de cette cavité était potentiellement très dangereuse.
Les quelques observations de jour et de nuit effectuées durant notre
séjour ont révélé un petit lac de lave d'environ 8m sur 5 m à une
profondeur variable comprise entre 8 et 15m.
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Le cratère du Lengai en 1966
Cratère du Lengai avec ses nombreux hornitos
Situation en février 2004
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Il est intéressant de comparer la situation en septembre 1999 avec celle prise en 1966, parue dans le livre "La grande faille d'Afrique", editions Time-Life (1974).
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Le matin du 10 septembre ce lac de lave était situé à environ 15 m du bord et son observation fut possible (mais avec les risques décrits ci-dessus). Bien que la couleur noire de la lave en fusion donnait une apparence de boue très chaude, la dynamique des remous était distinct de ces dernière, car plus fluide. Le niveau de ce lac était très variable puisque quelques heures plus tard une nouvelle observation a révélé que son niveau était re-descendu à environ 15 m du bord. |
Hornito T40
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La personne se trouvant devant l'hornito donne une idée de leur dimension | |||
De nuit, aucune lueur ne transparaissait de l'hornito. Seule une observation rapprochée en se penchant dans la cavité (dans les mêmes conditions d'observation de jour) nous a permis de percevoir une faible lueur rouge, légèrement orangée (ce qui est paradoxal puisque la lumière orange correspond à une température plus élevée). Il nous a été signalé par un des porteurs que cet hornito avait débordé 4 jours avant notre arrivée. Bien que déjà blanchie, les traces noires de cette coulée étaient encore visibles sur la face sud-est de cet homito. |
Détails d'une coulée
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Grand rift, avec plaine du Serengeti au loin |
Il est anecdolique que les femmes Masais qui n'arrivent pas à avoir d'enfants font un pèlerinage sur un petit monticule situé sur le contrefort sud-ouest du Lengai. La couleur blanche du natron suggère-t-elle le lait maternel? Question à poser aux Masais lors d'une prochaine visite! | ||
![]() Hornito actif, février 2004 Lave noire riche en alcali (février 2004) La pluie et le soleil étaient au rendez-vous... (février 2004) |